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Migrant’song

Coutin/Coutin
Tout petit lézard la queue coupée,
Le monde est dur à trop rêver
Le vent te pousse vers le bout de l’univers,
Comme un fétu de paille sur la grande terre
L’écumes des mersHo dites moi

Dites moi pourquoi
Le monde est si dur

Pour ceux qui n’ont que des rêves

Les corps allongés sur le sable
Si loin des deserts immuables
Laisser la nuit vous emporter
Dans les bras des anges anonymes
Des âmes qui vacillent

Ho dites moi
Dites moi pourquoi
Le monde est si dur
Pour ceux qui n’ont que des rêves

Aller, chauffe Marcel

Chauffe, chauffe
Ho dites moi
Dites moi pourquoi
Le monde est si dur
Pour ceux qui n’ont que des rêves
Rentrer dans la nuit
Retrouver ses amours ses amis
Rêver planer jusqu’à l’oubli
Rêver d’humanité
Rêver des grands naviresRêver

Partir

Shooter dans un ballon de foot
Shooter dans la vie

Shooter dans la vie


Biberon pas prêt blues

Coutin/Coutin

Arrête ma p’tite Baby, arrête un peu de hurler
J’ai joué toute la nuit, c’est vrai rien n’est prêt
J’ai tout oublié, de quand j’étais bébé
Et en puériculture, j’ai des lacunes avérées
J’ai le stress de la tétine
Egarée dans la cuisine

Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues

Arrête ça petite, laisse tomber la crise
Le matin dans la glace, le cri primal ça te casse
L’babysitter en tuxedo, c’est comme le dernier métro
La stérilisation ça me met la pression
Mais j’suis sûr qu’un double sky
Ca pourrait faire le travail

Qu’est-ce que tu dis de ça, Petite, dis-moi
Qu’est-ce que tu dis, Petite,
Qu’est-ce que tu dis de ça

Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues
Biberon pas prêt blues

Maryline est folle

Coutin/Coutin

Quatre murs dans la tête
Enfermée dans ses rêves
Maryline ne sait pas
Elle ne sortira plus

Quatre murs dans la tête
Et les blouses blanches
Maryline tend le bras
C’est l’heure de la piqûre

Maryline est folle
Elle veut s’évader
De la machine molle
Mais la porte est fermée

Maryline est folle
Elle veut s’évader
De la machine molle
Mais la porte est gardée

Par les blouses blanches
Par les blouses blanches

Quatre murs dans la tête
Et le goût de l’éther
Maryline a perdu
Le souvenirs d’hier

Quatre murs dans la tête
Et les grilles de fer
Maryline a peur
D’être seule sur terre

Maryline est folle
Elle veut s’évader
De la machine molle
Mais la porte est fermée

Maryline est folle
Elle voudrait s’évader
De la machine molle
Mais la porte est gardée
Par les blouses blanches
Par les blouses blanches
Par les blouses blanches

Elle écrit sur les murs
Les mots comme des enfants perdus
Elle parle aux oiseaux
Qui s’en vont vers l’azur

Elle écrit sur les murs
Les mots comme des enfants perdus
Elle parle aux oiseaux
Qui s’en vont vers l’azur

Maryline est folle
Maryline est folle

My Ho My

Coutin/Coutin

J’en ai tellement vu partir sans se retourner
Les voiles gonflées d’espoir, de rêves insensées
J’en ai tellement vu revenir le regard perdu
Comme autant de martyrs de causes sans avenir
Comme des enfants nus orphelins de leurs désirs

My ho my
My ho my

Tellement de rêves tellement d’amours qui se sont dispersés
Toutes ses promesses d‘un jour qui se sont envolées
Comme une poignée de sable te glisse entre les doigts
Quand il ne reste que quelques grains tu sais
Que l’heure est sans doute arrivée de te laisser glisser

My ho my
My ho my

J’en ai tellement entendu dire qu’un jour ils auraient
Dans les mains tout ce qui brille et puis jamais
Tu sais c’est comme ça on dirait
La jeunesse porte en elle des rêves inachevés
Mais quand tu ne rêves plus tu sais
Que l’avenir ressemblera au passé

My ho my
My ho my

J’ai tant aimé les femmes aux yeux de promesse
Tellement porté d’idées qui devaient tout changer
Un jour tu te réveilles et le monde n’est plus pareil
Et pourtant tu n’as rien inventé dans ton sommeil
Peut être que c’est toi qui n’es plus le même
Où peut être que ton rêve t’a laissé tombé

My ho my
My ho my

J’aurais tellement voulu tellement aimer te raconter
L’histoire de ce voyage comme un livre enchanté
Et puis le vent a tourné les pages
Et les lettres se sont effacées
Que reste-t-il de tous ces mots que nous avons tant aimé
Si ce n’est des souvenirs et parfois des regrets

My ho my
My ho my

Alors pardonne-moi si aujourd’hui je reste allongé
À écouter le temps s’écouler sans se presser
Tout ça est passé tellement vite
J’aurais voulu tout retenir
Te regarder encore longtemps
Mettre de la lumière sur le temps

My ho my
My ho my
My ho my
My ho my

Tous aux abris

Coutin/Coutin

Des p’tites sœurs de vertu qui ont déjà tout connu
Qui jouent à se faire peur pendant que leurs mamans pleurent
Dans des cuisines aseptisées le corps javellisé
Le regard allumé devant les publicités

Des sales gosses roulées dans des cabriolets
La capote usagée et le cœur brisé
La diva du phalanstère égarée dans ses chimères
On dirait qu’la charcutière est carrément suicidaire

Les mots des prophètes ont disparu
Et leurs exégètes sont à moitié nus
Plus personne ne traverse ta rue
Enfermé au paradis… au milieu des détritus
Enfermé au paradis… au milieu des détritus

Les marchands du temple ont carrément tout bradé
L’Oncle Sam a sifflé la fin d’la récrée
Parfois même dans le noir tu vois des cafards
S’aimer sans se toucher ne jamais se dévoiler

Tu regardes la poubelle, les rêves s’amoncellent
Le cœur dans la glacière tu pleures plane devant la télé
C’est entre chien et loup que le loup garou
Croque à pleines dents les os des petits enfants

Les mots des prophètes ont disparus
Et leurs exégètes sont à moitié nus
Plus personne ne traverse ta rue
Enfermé au paradis… au milieu des détritus
Enfermé au paradis… au milieu des détritus

Enfermé au paradis au milieu des détriti
Pour les petites sœurs qui ont mis une roue dans l’malheur
Le camion des poubelles passe toujours à la même heure
C’est l’appel du loup garou pour les enfants d’cœur
Tous aux abris

Fredda

Coutin/Coutin

Fredda ne me laisse pas comme ça
Je t’emmenais au cinéma
Et tu verras des corridas
Du sang séché noir sur le sable
Des toreros morts au combat
Devant de pales Señoritas
Le regard voilé par les traces
D’amours violentes et fugaces

Et moi je sais que tu n’es pas une vilaine fille
Et c’est pas vrai que tu n’as pas d’moralité
C’est juste que tu le fais
Avec ce que le ciel t’a donné

Fredda ne me laisse pas comme ca
Parfois le soir au fond des bars
Je prend des trains je prend des cars
Je regarde passer les gares
j’ai tellement envie de savoir
Où ca pourrait nous emmener
Si on laisser tomber les armes
Et du passé faire table rase

Et moi je sais que tu n’es pas une vilaine fille
Et c’est pas vrai que tu n’as pas d’moralité
C’est juste que tu le fais
Avec ce que le ciel t’a donné

Fredda ne me laisse pas ce soir
Comme les tiens mes rêves sont noirs
Des corps brisés dans les miroirs
Mutilés de simples désespoirs
Des anges éclatés sur le sol
Tombés du ciel, tirés en plein vol
Quand le désir soudain te serre
Le cœur dans une main de pierre

Et moi je sais que tu n’es pas une vilaine fille
Et c’est pas vrai que tu n’as pas d’moralité
C’est juste que tu le fais
Avec ce que le ciel t’a donné

Et moi je sais que tu n’es pas une vilaine fille
Et c’est pas vrai que tu n’as pas d’moralité
C’est juste que tu le fais
Avec ce que le ciel t’a donné

Le Paradis

Coutin/Coutin

Elle, sous les stroboscopes
Qui se télescopent
La lumière sur sa peau
Semble couler du ciel
Comme une caresse
Elle, est venue de la bas
Voir la mer et le ciel
Maintenant elle est la
Comme un fruit défendu
Allongée au soleil

La vie, la nuit
La nuit, la vie, c’est par où l’paradis ?

Les, regards qui se disent
Les cœurs qui se brisent
Sous les étoiles qui filent
Les, décibels qui te collent
Les filles qui dansent
Les corps qui balancent
Sous les doigts du DJ

La vie, la nuit
La nuit la vie, c’est par ou l’paradis ?

Dans la chaleur de la nuit
Rien qu’une vie pour tout vivre
Tout connaître et tout faire
Kaleidoscope, Cinemascope

La vie, la nuit
La nuit, la vie, c’est par où l’paradis ?

En kaléidoscope ou en Cinémascope
On s’est croisé sur la Croisette
Et on s’est mis le cœur en miettes
C’est par où l’paradis ?
C’est par où la sortie ?

Oh mon Dieu

Coutin/Coutin

Il marche sur le miroir
On dirait qu’il danse
Sur un fil qui se perd
Dans la ville et ses prières
Elle, avait des yeux si bleus
Comme si elle avait peur
De l’oiseau noir posé sur le banc
Comme un vieillard qui attend

L’herbe est si verte
Et le ciel si bleu
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu

Les cheveux hirsutes
Et la chemise ouverte
Il dort sur le bitume
Dans les lumières de l’hiver
Les gens passent sans voir
Pressés de retrouver
Leurs raisons d’exister
Ou d’en finir enfin
In memoriam d’un monde
Où tu pouvais encore
Choisir ta dépendance
Sans assistance médicale

L’herbe est si bleue
Et le ciel si vert
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu

Les chocs et les cris
La fumée dans les yeux
Un hélico me regarde
Comme un frelon hystérique
Les bombes lacrymogènes
Me reviennent sans cesse
Comme la nostalgie des temps
Où nous étions libres
De nos désirs de nos rêves
De nos vies incertaines

L’herbe est si rouge
Et le ciel si noir
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu

Alors ce fut comme ça
Son ventre a délivré
Il a poussé un cri de terreur
En découvrant le bordel
Où il devrait désormais se débattre
Comme un têtard englué
Dans les délices de la civilisation
De l’ultime maladie mentale
Du génie de l’espèce

L’herbe et si noire
Et le ciel si blanc
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu

L’herbe était si verte
Le ciel si bleu
Oh mon Dieu
Ne leur dites pas
Que tout cela n’est qu’un jeu

Paris, la nuit

Coutin/Coutin

Je veux être ton roi,
Je veux que tu sois ma reine
Que tu fasses de moi ce que tu voudras
Que tu me jettes au ciel
Que tu me gardes dans tes bras
Que tes yeux me brûlent
Que tes doigts me blessent
Que ton corps soit un calice
Que ta peau me guérisse
Je veux t’aimer sans cesse
Me perdre en toi
Ne jamais retrouver mon chemin
Errer comme un mendiant
Etre ton amant ton ami ton amour ta victime

La nuit je crie sans bruit
Dans la ville endormie
La nuit

Je veux être le livre ou tu écris
Et celui que tu lis
La chair que tu étreins
Je veux que tu sois libre
Et que tu n’appartiennes
Je veux que tu me quittes et que tu me reviennes
Comme les océans épousent la lune
Comme le soleil brûle le désert
Comme le ciel pleure sur la terre
Comme la vie donne la vie
Comme la nuit détruit le jour
Et puis s’enchaîne à lui
Je veux tout de toi

La nuit
La nuit

Je veux que tu m’aimes que tu me fasses éternel
Que tu sois à jamais belle que tu me brûles les ailes
Que tu me fasse fragile perdu, sans avenir et sans passé, égaré dans le présent, amoureux du temps
Torturé par le désir et la peur de te perdre,
Comme un enfant, le cœur battant
Faible et riche.
Dénudé désarmé
Ouvert à tous les vents, dispersé

La nuit je crie sans bruit
Dans la ville endormie
La nuit

Paris by night, city of lights, city of rights

Je veux que tu m’aimes et que tu sois immortelle
Que tu sois à jamais celle,
L’envie de toi me consume et me détruit
Et me donne la vie,
J’ai envie de me cacher dans tes bras.
De me noyer dans toi, de me naufrager.
De dériver vers l’infini et le néant comme un fétu de vie,
De n’exister que dans toi, par toi, pour toi
La nuit

Pas très loin de minuit

Coutin/Coutin

Parfois le silence est comme un cri
Perdu dans le soir sous la pluie
Le vent mauvais balaye les rues
Les néons bleus les filles perdues
Pas très loin de minuit
Pas très loin de minuit
Je veux partir J’en ai marre
De ces au revoir sans revoir
J’ai le cœur qui s’arrache devant ces heures
Qui passent et qui passent sans bonheur
Pas très loin de minuit
Pas très loin de minuit

Ho bébé si tu savais
Ho bébé si tu savais
Comme j’ai envie de te retrouver hey hey hey

Je marche sans aller nulle part
Il y a cette guitare qui crève le ciel
Les nuages pleurent sur la vie
Et j’ai le cafard dans le brouillard
Pas très loin de minuit
Pas très loin de minuit

Je cherche le courage de m’ enfuir
Devant ce temps Inutile et si lent
Je marche sans vraiment savoir
Ou la nuit me laissera
Pas très loin de minuit
Pas très loin de minuit

Ho bébé si tu savais
Ho bébé si tu savais
Comme j’ai envie de te retrouver
Hey hey hey

Pas très loin de minuit
Pas très loin de minuit
Perdus dans la nuit
Caches dans la nuit

How do you do, Serge ?

Coutin/Coutin

Alors que je roulais sur la nationale
En direction de la capitale
Au sortir d’un séjour dans de lointaines provinces
Sous les pluies de novembre
Au rythme des essuie glaces qui
Balayaient le pare brise de ma limousine
Sur la droite de la route dans le faisceau des phares qui cisaillaient la nuit
Je l’ai découvrait
Appuyée sur le capot ouvert de son coupé de ville

Je m’arrêtais et lui fit signe de monter
Ce qu’elle fit sans se presser et sans dire un mot
Mouillant les cuirs de la Rolls Pierce
Je reprenais ma route

Où bout d’un moment, je lui demandais :
– Qui êtes vous ?
– Je m’appelle Vanessa Devil
– Et que faites vous ?
– J’arrache le cœur et je mange l’âme et mes victimes
– Et comment faites-vous cela ?
– Je leur donne tout ce qu’elles veulent de moi…

En même temps qu’elle me répondait
Elle avait passé une menotte d’acier à mon poignet et l’autre au sien.

Puis elle avait appuyé sur le bouton play du lecteur de cassette et les Rolling Stones jouaient Sympathie for the Devil. Tout en écoutant Mick Jagger tortiller du cul, je regardais son visage parfait et sa poitrine qui battait, nue sous le blouson de jean mouillé.

À la fin du titre, alors que les percussions se mêlaient à la pluie et au rythme lancinant des essuie-glaces, elle me dit :

– Je prendrai mon petit déjeuner sur un nuage de cocaïne… Vous le savez déjà, sans doute, mais personne ne sortira vivant d’ici…

J’essayais de me concentrer sur le ruban noir de la route luisante et d’oublier la blessure de l’acier à mon poignet