Il marche sur le miroir
On dirait qu’il danse
Sur un fil qui se perd
Dans la ville et ses prières
Elle, avait des yeux si bleus
Comme si elle avait peur
De l’oiseau noir posé sur le banc
Comme un vieillard qui attend
L’herbe est si verte
Et le ciel si bleu
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu
Les cheveux hirsutes
Et la chemise ouverte
Il dort sur le bitume
Dans les lumières de l’hiver
Les gens passent sans voir
Pressés de retrouver
Leurs raisons d’exister
Ou d’en finir enfin
In memoriam d’un monde
Où tu pouvais encore
Choisir ta dépendance
Sans assistance médicale
L’herbe est si bleue
Et le ciel si vert
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu
Les chocs et les cris
La fumée dans les yeux
Un hélico me regarde
Comme un frelon hystérique
Les bombes lacrymogènes
Me reviennent sans cesse
Comme la nostalgie des temps
Où nous étions libres
De nos désirs de nos rêves
De nos vies incertaines
L’herbe est si rouge
Et le ciel si noir
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu
Alors ce fut comme ça
Son ventre a délivré
Il a poussé un cri de terreur
En découvrant le bordel
Où il devrait désormais se débattre
Comme un têtard englué
Dans les délices de la civilisation
De l’ultime maladie mentale
Du génie de l’espèce
L’herbe et si noire
Et le ciel si blanc
Oh mon Dieu,
Donnez-nous la force
De vivre encore un peu
L’herbe était si verte
Le ciel si bleu
Oh mon Dieu
Ne leur dites pas
Que tout cela n’est qu’un jeu