Paris, la nuit

Coutin/Coutin

Je veux être ton roi,
Je veux que tu sois ma reine
Que tu fasses de moi ce que tu voudras
Que tu me jettes au ciel
Que tu me gardes dans tes bras
Que tes yeux me brûlent
Que tes doigts me blessent
Que ton corps soit un calice
Que ta peau me guérisse
Je veux t’aimer sans cesse
Me perdre en toi
Ne jamais retrouver mon chemin
Errer comme un mendiant
Etre ton amant ton ami ton amour ta victime

La nuit je crie sans bruit
Dans la ville endormie
La nuit

Je veux être le livre ou tu écris
Et celui que tu lis
La chair que tu étreins
Je veux que tu sois libre
Et que tu n’appartiennes
Je veux que tu me quittes et que tu me reviennes
Comme les océans épousent la lune
Comme le soleil brûle le désert
Comme le ciel pleure sur la terre
Comme la vie donne la vie
Comme la nuit détruit le jour
Et puis s’enchaîne à lui
Je veux tout de toi

La nuit
La nuit

Je veux que tu m’aimes que tu me fasses éternel
Que tu sois à jamais belle que tu me brûles les ailes
Que tu me fasse fragile perdu, sans avenir et sans passé, égaré dans le présent, amoureux du temps
Torturé par le désir et la peur de te perdre,
Comme un enfant, le cœur battant
Faible et riche.
Dénudé désarmé
Ouvert à tous les vents, dispersé

La nuit je crie sans bruit
Dans la ville endormie
La nuit

Paris by night, city of lights, city of rights

Je veux que tu m’aimes et que tu sois immortelle
Que tu sois à jamais celle,
L’envie de toi me consume et me détruit
Et me donne la vie,
J’ai envie de me cacher dans tes bras.
De me noyer dans toi, de me naufrager.
De dériver vers l’infini et le néant comme un fétu de vie,
De n’exister que dans toi, par toi, pour toi
La nuit