How do you do, Serge ?

Coutin/Coutin

Alors que je roulais sur la nationale
En direction de la capitale
Au sortir d’un séjour dans de lointaines provinces
Sous les pluies de novembre
Au rythme des essuie glaces qui
Balayaient le pare brise de ma limousine
Sur la droite de la route dans le faisceau des phares qui cisaillaient la nuit
Je l’ai découvrait
Appuyée sur le capot ouvert de son coupé de ville

Je m’arrêtais et lui fit signe de monter
Ce qu’elle fit sans se presser et sans dire un mot
Mouillant les cuirs de la Rolls Pierce
Je reprenais ma route

Où bout d’un moment, je lui demandais :
– Qui êtes vous ?
– Je m’appelle Vanessa Devil
– Et que faites vous ?
– J’arrache le cœur et je mange l’âme et mes victimes
– Et comment faites-vous cela ?
– Je leur donne tout ce qu’elles veulent de moi…

En même temps qu’elle me répondait
Elle avait passé une menotte d’acier à mon poignet et l’autre au sien.

Puis elle avait appuyé sur le bouton play du lecteur de cassette et les Rolling Stones jouaient Sympathie for the Devil. Tout en écoutant Mick Jagger tortiller du cul, je regardais son visage parfait et sa poitrine qui battait, nue sous le blouson de jean mouillé.

À la fin du titre, alors que les percussions se mêlaient à la pluie et au rythme lancinant des essuie-glaces, elle me dit :

– Je prendrai mon petit déjeuner sur un nuage de cocaïne… Vous le savez déjà, sans doute, mais personne ne sortira vivant d’ici…

J’essayais de me concentrer sur le ruban noir de la route luisante et d’oublier la blessure de l’acier à mon poignet