Tous aux abris

Coutin/Coutin

Des p’tites sœurs de vertu qui ont déjà tout connu
Qui jouent à se faire peur pendant que leurs mamans pleurent
Dans des cuisines aseptisées le corps javellisé
Le regard allumé devant les publicités

Des sales gosses roulées dans des cabriolets
La capote usagée et le cœur brisé
La diva du phalanstère égarée dans ses chimères
On dirait qu’la charcutière est carrément suicidaire

Les mots des prophètes ont disparu
Et leurs exégètes sont à moitié nus
Plus personne ne traverse ta rue
Enfermé au paradis… au milieu des détritus
Enfermé au paradis… au milieu des détritus

Les marchands du temple ont carrément tout bradé
L’Oncle Sam a sifflé la fin d’la récrée
Parfois même dans le noir tu vois des cafards
S’aimer sans se toucher ne jamais se dévoiler

Tu regardes la poubelle, les rêves s’amoncellent
Le cœur dans la glacière tu pleures plane devant la télé
C’est entre chien et loup que le loup garou
Croque à pleines dents les os des petits enfants

Les mots des prophètes ont disparus
Et leurs exégètes sont à moitié nus
Plus personne ne traverse ta rue
Enfermé au paradis… au milieu des détritus
Enfermé au paradis… au milieu des détritus

Enfermé au paradis au milieu des détriti
Pour les petites sœurs qui ont mis une roue dans l’malheur
Le camion des poubelles passe toujours à la même heure
C’est l’appel du loup garou pour les enfants d’cœur
Tous aux abris