Frustration (Je drague)

Coutin/Coutin

Je drague les mères solitaires
Dans les jardins d’acclimatation
Entre le singe et la panthère
Je m’ennuie sans passion
Je voyage d’un port à l’autre
Au grès des courants des saisons
Comme ces oiseaux qui s’ils se posaient
Ne pourraient plus s’envoler

Et parfois je pense à toi, Frustration
Comme on le fait des murs de sa prison
Après la libération

Je erre je erre le long des quais
D’où les bateaux s’en vont
Vers quelles destinations
Un jour, steamer je partirais
Comme un marin titube
Aux vertiges de l’horizon
J’use et j’abuse des plaisirs du sexe des femmes et des lambeaux de désirs
De ces vagues de l’âme, c’est sur, je me damne

Et puis parfois je pense à toi Frustration
Comme on le peut des murs de sa prison
Après la libération

Je grignote des cacahuètes à la terrasse du bar des Mouettes
J’enfile sans hâte les Martini et je regarde passer les filles
Les seins de glace les regards froids comme l’océan derrière la plage
De l’acier gris sous les nuages de cet acier dont sont les lames 
Dans la plaie sèche des bleues à l’âme

Et puis parfois je pense à toi Frustration
Comme on le peut des murs de sa prison
Après la libération

Je drague les mères solitaires
Dans les jardins d’acclimatation
J’offre des bonbons à des bambins et je rentre en lévitation
Je pose la question de savoir si pour de vrai
Les femmes savent aimer et je répond que non

Et parfois je pense à toi Frustration
Comme on le peut des murs de sa prison
Longtemps près la libération

Je drague les mères solitaires
Dans les jardins d’acclimatation
Je drague les mères solitaires
Dans les jardins d’acclimatation
Je drague je drague les mères solitaires
Dans les jardins d’acclimatation